La rubéole est une infection virale contagieuse. Elle est généralement bénigne mais peut avoir de graves conséquences au moment de la grossesse. Il existe un vaccin pour s'en prémunir.
Faisons le point.
Rubéole : de quoi s'agit-il ?
La rubéole est une maladie infectieuse causée par le rubivirus, virus qui n'atteint que les humains. Il s'agit d'une affection en principe bénigne, mais très contagieuse. La contagion se fait par l'intermédiaire des gouttelettes émises par la toux ou les éternuements. La rubéole congénitale se transmet par l'intermédiaire du placenta.
Les symptômes peuvent être variables :
- Il n'est pas rare que l'infection passe inaperçue.
- L'éruption cutanée n'est pas systématique. Si elle est présente, elle débute au visage et se propage en moins de 24 h au tronc et aux membres.
- La fièvre est en général très modérée et disparaît en 2 à 3 jours.
- Les ganglions gonflent et peuvent être sensibles, notamment au niveau cervical, de la nuque, derrière les oreilles et sous les aisselles.
- Cette inflammation des ganglions peut persister plusieurs semaines.
- Les complications sont rares. Le réel risque est la rubéole survenant chez une femme enceinte.
La rubéole atteint surtout les enfants qui n'ont pas été vaccinés. Elle survient en général à la fin de l'hiver ou au début du printemps. Des épidémies peuvent être observées également chez des populations vaccinées mais n'ayant pas bénéficié du rappel.
Bon à savoir : l'éruption apparaît de façon aiguë. Il s'agit au départ d'un exanthème morbiliforme (plaques de boutons rouges avec des intervalles de peau saine) qui ne gratte pas, qui débute au niveau du visage et s'étend ensuite en quelques heures. Parfois, l'aspect peut ensuite être scarlatiniforme (placards foncés sans intervalles de peau saine). L'éruption disparaît en 2 à 3 jours.
Rubéole congénitale
C'est en début de grossesse que le risque de contagion de la mère au fœtus est le plus élevé. En effet, le passage transplacentaire du virus est quasi constant dans les 4 premières semaines de grossesse. Ce risque diminue ensuite progressivement pour devenir quasi nul après la vingtième semaine de grossesse.
La rubéole peut entraîner une fausse couche mais aussi des malformations : le syndrome de rubéole congénitale. Les enfants atteints de ce syndrome peuvent présenter des déficiences oculaires, auditives et cardiaques notamment, ainsi que neurologiques.
En France, grâce à la vaccination, le nombre d'infections congénitales est inférieur à 10 par an depuis dix ans.
Traitements de la rubéole
Il n'existe pas de traitement de la rubéole en elle-même. Le traitement est uniquement symptomatique, c'est-à-dire par exemple lutter contre la fièvre.
La vaccination est obligatoire. Le vaccin associe la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR). Il s'agit d'un vaccin vivant atténué. L'immunité vaccinale est acquise en 2 à 4 semaines après l'injection. Un rappel est préconisé.
Pour les enfants nés à partir du 1er janvier 2018, l'obligation vaccinale est également étendue, outre le DTP et le ROR, à la coqueluche, l'hépatite B, l'Haemophilus influenzae, le pneumocoque et le méningocoque C. Tous ces vaccins sont pris en charge à 65 % par l'Assurance maladie, excepté le ROR qui continue à être pris en charge à 100 %.
Aucune sanction pénale n'est prévue pour les parents d'un enfant non-vacciné (carnet de santé à la page vaccinations non dûment tamponné), mais celui-ci ne sera pas admis en collectivité. Le maintien de l'enfant en collectivité est désormais subordonné à la justification chaque année de la réalisation des vaccinations obligatoires (décret n° 2019-137 du 26 février 2019, venu compléter l'article R. 3111-8 du Code de la santé publique).
De plus, le non-respect des obligations vaccinales par les parents est un motif de démission légitime pour les assistants maternels, c’est-à-dire ouvrant droit aux allocations chômage (décret n° 2019-797 du 26 juillet 2019).
À noter : les cas avérés ou suspectés de certaines maladies infectieuses, dont la rubéole depuis le décret n° 2018-342 du 7 mai 2018, font l’objet d’un signalement obligatoire à l’autorité sanitaire par le médecin ou le laboratoire d'analyse de biologie médicale, avec transmission et conservation de données à caractère personnel, dans un but de surveillance épidémiologique. Ces maladies sont listées à l'article D. 3113-6 du Code de la santé publique.
Les professionnels habilités à pratiquer le vaccin ROR sont :
- les médecins ;
- les infirmiers pour les personnes de 16 ans et plus pour lesquelles cette vaccination est recommandée dans le calendrier des vaccinations en vigueur, depuis le 24 avril 2022 sans prescription médicale préalable de l'acte d'injection (décret n° 2022-610 du 21 avril 2022) ;
- les sages-femmes, qui peuvent prescrire et administrer le vaccin aux femmes pour lesquelles il est recommandé, aux nouveau-nés, et aux personnes de l'entourage de l'enfant ou de la femme enceinte pour lesquelles il est recommandé (décret n° 622-611 du 21 avril 2022) ;
- les pharmaciens, pour les personnes de 16 ans et plus pour lesquelles cette vaccination est recommandée dans le calendrier des vaccinations en vigueur (loi n° 2018-1203 du 22 décembre 2018 de financement de la sécurité sociale pour 2019).
Important : le vaccin est contre-indiqué pendant la grossesse. C'est pourquoi il est important que les futurs parents vérifient leur statut vaccinal auprès d'un médecin dès que le désir d'enfant se fait sentir, avant l'arrêt de la contraception. De même, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) appelle à différer à un an cette vaccination chez les nouveau-nés dont la mère a été traitée par infliximab (traitement de plusieurs maladies auto-immunes) au cours de la grossesse ou de l’allaitement.