À la différence des enfants colériques ou timides, les enfants autistes ne peuvent généralement pas suivre un parcours scolaire général, leur trouble étant trop important. L'éducation de ces enfants doit donc être adaptée au cas par cas.
Bon à savoir : depuis avril 2019, les familles et les professionnels peuvent s'informer sur l'autisme, la pathologie, le dépistage, l’accompagnement du handicap, les aides médicamenteuses, les financements, l’inclusion scolaire ou l’intégration professionnelle grâce à la plateforme Autisme Info Service en composant le numéro vert 0 800 71 40 40 (appel et service gratuits, un voyant vert sur la page du site indique si les services sont ouverts) ou en consultant le site Internet Autismeinfoservice.fr. Il est aussi possible de contacter l'équipe de répondants par chat ou par courriel.
Enfant autiste : définition
Selon la classification internationale des maladies de l'OMS, l'autisme est un trouble envahissant du développement (TED) qui affecte les fonctions cérébrales. L'enfant autiste souffre d'un trouble sévère et précoce du développement apparaissant avant l'âge de 3 ans. De nos jours, on parle plus communément de TSA (troubles du spectre autistique) que d'autisme, de par ses différentes formes comme le syndrome d'Asperger, le syndrome de Landau-Kleffner, le syndrome de Rett, le trouble désintégratif de l'enfance, les TED-NOS, etc.
L'autisme se caractérise par :
- un isolement ;
- une perturbation dans les interactions sociales ;
- des troubles du langage ;
- des troubles de la communication non verbale ;
- des activités stéréotypées avec restriction des intérêts.
Ces manifestations peuvent varier d'un enfant autiste à l'autre, et chez un même enfant autiste dans le temps.
À savoir : l'autisme affecte environ 1 personne sur 59 dans le monde (chiffres du CDC américain), soit 50 fois plus qu'en 1960, et 700 000 personnes en France, dont 100 000 enfants (source : Service-Public.fr).
Enfant autiste : les origines
L'autisme est un trouble du développement d'origine neurobiologique dont le diagnostic se fait sur la base de certaines caractéristiques du développement et du comportement. Toutefois, d'après une grande étude réalisée en Suède entre 1982 et 2006, les causes de l'autisme seraient à moitié génétiques et à moitié environnementales.
Parmi ces causes environnementales, on pourrait inclure :
- le statut socio-économique du foyer ;
- des complications à la naissance ;
- des infections maternelles ;
- des médicaments pris avant et pendant la grossesse (antibiotiques, antidépresseurs, paracétamol, acide valproïque, isotrétinoïne orale, etc.) ;
- des carences nutritionnelles, en particulier le manque de fer, de vitamine D ou de vitamine B9 ;
- l’appauvrissement du microbiote (flore intestinale) avec de multiples origines possibles :
- les accouchements par césarienne dans lesquels les enfants ne bénéficient pas de la flore vaginale de leur mère,
- l’absence d’allaitement,
- l'environnement avec les produits toxiques, pesticides, additifs alimentaires et polluants du quotidien,
- le stress chronique qui affecte lui aussi la flore intestinale.
Toutefois, les scientifiques comprennent encore mal les origines de l'autisme et il faut que les recherches sur le sujet avancent encore.
À noter : les enfants ayant un frère ou une sœur autiste ont 10 fois plus de risques de développer eux-mêmes l'autisme, 3 fois plus de risques s'ils ont un demi-frère ou une demi-sœur autiste, 2 fois plus de risques s'ils ont un cousin atteint d'autisme.
Apparition des premiers signes chez l'enfant autiste
L'autisme apparaît au cours des 36 premiers mois de vie de l'enfant. Les signes sont parfois présents significativement dès les premiers mois, d'autres n'apparaissent qu'après une période plus ou moins longue de développement apparemment normal.
Les principaux signes de l'autisme chez l'enfant sont :
- Les troubles des interactions sociales :
- apparente indifférence aux autres (l'enfant semble ignorer les autres) ;
- défaut de contact et manque de contact visuel ;
- ne joue pas avec les autres enfants, absence d'intérêt pour les autres enfants.
- Les troubles de la communication verbale et non verbale :
- absence de babillage à 12 mois et de mots à 18 mois et au-delà ;
- utilise le langage de façon écholitique (l'enfant répète mot pour mot une question qu'on lui pose) à 24 mois et au-delà ;
- ne pointe pas du doigt à distance ou absence d'autres gestes sociaux pour communiquer à 12 mois et au-delà (faire coucou, au revoir, etc.) ;
- ne montre pas les objets ;
- a du mal à comprendre et à se faire comprendre.
- Comportements stéréotypés et répétitifs :
- mouvements inhabituels du corps (battements rapides des mains en ailes de papillon) ;
- intolérance face aux changements même insignifiants se manifestant par de la colère (l'enfant s'automutile, se mord, s'arrache les cheveux) ;
- « main outil » : l'enfant utilise la main de l'autre pour attraper les choses, il traite les autres comme des objets.
Il convient toutefois de rappeler qu'il n'existe pas qu'une seule forme d'autisme, mais des autismes. Tous les enfants autistes ne présenteront pas forcément les mêmes troubles.
Traitements pour l'enfant autiste
Avant toute chose, il faut savoir que les troubles du spectre autistique ne se guérissent pas, mais pour beaucoup d'enfants, les symptômes peuvent s'améliorer avec les traitements et l'âge. En grandissant, certains enfants atteints d'autisme finissent pas mener une vie normale ou quasi normale.
Bon à savoir : des plateformes de coordination et d'orientation pour les enfants présentant un trouble du neuro-développement se mettent progressivement en place. Ces plateformes visent à accueillir les jeunes enfants pour lesquels un parcours de soins coordonné doit rapidement être engagé. Les bilans réalisés dans le cadre de ce parcours sont pris en charge par l’Assurance Maladie (décret n° 2018-1297 du 28 décembre 2018). Le décret n° 2021-383 du1er avril 2021 a modifié l'article R. 2135-1 du Code de santé publique et a étendu le parcours de bilan et d’intervention précoce pour les troubles du neurodéveloppement aux enfants de 7 à 12 ans (il n'était jusqu'alors ouvert qu'aux moins de 7 ans). Le décret prévoit également que ce parcours bénéficie d’une durée d’un an, renouvelable une fois.
Les thérapies et les interventions comportementales permettent d'atténuer les symptômes et d'améliorer les apprentissages. Les recherches démontrent également qu'un diagnostic précoce et des interventions avant l'âge scolaire donnent de meilleurs résultats.
Une intervention précoce dès l'âge de 2 ans destinée à aider les parents à mieux comprendre et à mieux communiquer avec leur enfant autiste, puis à lui consacrer une demi-heure par jour, permet de réduire les symptômes d'autisme. Les bons résultats obtenus persistent encore six ans après la fin de la prise en charge.
Le plan de traitement idéal pour un enfant autiste est une combinaison de thérapies et d'interventions adaptées à chaque enfant (ORL, ophtalmologiste, orthophoniste, kinésithérapeute, ergothérapeute, psychomotricien, etc.).
Bon à savoir : en 2018, la Haute Autorité de Santé (HAS) a édité de nouvelles recommandations de bonnes pratiques destinées à améliorer le parcours diagnostique des familles concernées par l'autisme (depuis le repérage des signes d'alerte jusqu'à l'information aux familles, en passant par les évaluations diagnostiques). V, le premier dispositif national gratuit et confidentiel d'écoute, d'information et d'accompagnement qui aide et oriente les personnes autistes, leur entourage et les professionnels intervenant à leurs côté.
Il existe trois principales thérapies et interventions.
TEACCH (traitement et éducation des enfants autistes ou souffrant de handicaps de communication apparentes)
Créé par le docteur Eric Schopler en 1966 en Caroline du Nord, ce traitement permet de structurer et d'adapter l'environnement à la personne atteinte d'autisme, tant d'un point de vue physique que social. L'entourage doit s'adapter à l'enfant et à ses difficultés et s'appuyer sur les forces propres à l'enfant et à l'autisme (mémoire visuelle, capacités de fonctionnement dans les routines).
ABA (analyse appliquée du comportement)
Skinner et Ivar Lovaas sont les précurseurs de l'ABA, reconnue aux États-Unis comme la prise en charge utile pour des personnes présentant des troubles comportementaux sévères. Le traitement est basé sur une démarche scientifique et utilise les principes de la recherche fondamentale. Celle-ci a mis en évidence que tout enfant apprend naturellement par les relations qu'il entretient avec son environnement physique et social. L'objectif sera de l'aider à gérer ses comportements perturbateurs de façon suffisamment adaptée pour lui permettre de s'intégrer à la société.
PECS (système de communication par échanges d'images)
Créé vers la fin des années 80 par le docteur Andy Bondy et l'orthophoniste Lori Frost, le PECS est un système de communication efficace pour des gens ayant des difficultés à s'exprimer oralement. Il consiste en l'utilisation de pictogrammes, en tous lieux, à la maison, à l'école, en société. Il est complémentaire aux approches TEACCH et ABA.
Article
Supplémentation en vitamine D
Une étude iranienne a récemment testé la supplémentation de vitamine D sur des enfants (âgés de 2 à 8 ans) présentant un TSA. Ces enfants présentaient pour la grande majorité un taux sérique de vitamine D plus faible et un taux de sérotonine et d'interleukine (IL)-6 plus élevé que les enfants sans TSA.
Il semblerait que les enfants ayant reçu une goutte de vitamine D chaque jour pendant 15 semaines aient vu leurs symptômes cliniques d'autisme atténués de manière significative. Cependant, les taux de sérotonine et d'IL-6 n'ont pas évolué. Ces résultats suggèrent donc qu'une supplémentation en vitamine D pourrait atténuer les symptômes des TSA, sans pour autant en traiter les causes.
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