Le syndrome du bébé secoué, SBS, survient lorsqu'un bébé ou un enfant est secoué violemment. Il arrive quand la personne qui s'occupe de lui est trop irritée par ses pleurs, et perd contrôle. Ce geste brutal peut entraîner des lésions cérébrales graves, et même provoquer la mort du bébé. Il convient de consulter en urgence.
Bébé secoué : comment cela peut arriver ?
Fragilité de la tête d'un nourrisson
Les bébés et petits enfants ont une tête assez grosse et lourde par rapport à leur corps. Les muscles du cou sont encore peu développés. Le cerveau ne remplit pas encore toute la boîte crânienne. La tête risque alors d'être blessée par une secousse.
Conséquences des secousses
Quand on secoue un bébé, sa tête va se balancer d'avant en arrière, et son cerveau est projeté sur les os du crâne. Certains vaisseaux cérébraux peuvent être abîmés. Mais aussi :
- Un œdème cérébral avec hémorragie peut être provoqué par l'écrasement du tissu cérébral contre les parois de la boîte crânienne.
- Des déchirements peuvent être entraînés par le cisaillement des tissus du cerveau.
Ces différents traumatismes sont graves. Ils peuvent être à l'origine de séquelles neurologiques, et même causer la mort de l'enfant.
Qui secoue le bébé ?
La personne qui secoue le bébé est le plus souvent un adulte. Dans environ 70 % des cas, c'est un homme : le père de l'enfant, ou le compagnon de la mère biologique. Ce peut être aussi la nourrice, et en dernier, la mère. C'est le garçon, et le garçon prématuré qui sont majoritairement secoués.
Secouer un enfant demande de la force. C'est un acte d'une grande violence.
Quels sont les signes d'un bébé secoué ?
Le nourrisson est atteint de un ou plusieurs de ces signes. Ceux-ci sont variables :
- pâleur ;
- léthargie ;
- irritabilité ;
- vomissements ;
- somnolence pouvant aller jusqu'au coma ;
- troubles respiratoires, voire apnée ;
- convulsion ;
- perte du sourire, regard absent ;
- difficultés à respirer ou arrêt cardiaque ;
- troubles de la coordination ;
- hémorragie rétinienne ;
- lésions cervicales ;
- fractures osseuses ;
- ecchymoses.
Bon à savoir : un enfant secoué ne présente pas forcément de blessures visibles.
Que faire en cas de bébé secoué ?
Il faut consulter le plus rapidement possible, car des soins intensifs peuvent être urgents : oxygénation, chirurgie, traitement...
Si le soignant constate une maltraitance infantile, il le signale au procureur de la république, et des procédures pénales et civiles s'engagent. Le but du médecin n'est pas de juger l'adulte, mais est la prévention d'une situation de danger pour l'enfant.
Les numéros utiles sont :
- le 15 : urgences ;
- le 18 : pompiers ;
- le 119 : allo enfance en danger ;
- Info-santé : 8-1-1.
Bon à savoir : la SOFMER (société française de médecine) de la Haute autorité de la santé cite : l'enfant doit être protégé et ses droits en tant que victime doivent être préservés.
Conséquences à long terme pour le bébé secoué
Les blessures peuvent entraîner selon les cas :
- des difficultés d'apprentissage ;
- des troubles cognitifs et du comportement ;
- une épilepsie ;
- une paralysie ;
- la cécité ;
- la surdité ;
- la mort : un bébé sur 4 meurt d'avoir été secoué.
Bébé secoué : prévention
Les pleurs d'un bébé peuvent être très éprouvants pour les parents. Après avoir essayé d'apaiser et de consoler son enfant par un massage doux, une promenade, un bain calme, une musique tranquille, il est préférable, s'il pleure encore et en cas d'exaspération, de le poser un moment en sécurité, seul dans son berceau (sur le dos), pour retrouver du calme en soi, ou bien si c'est possible, demander de l'aide à une autre personne (famille, ami, voisin…), voire à un professionnel.
Toujours en prévention, il est absolument nécessaire de bannir tous jeux brutaux et violents avec un petit enfant.
Un bébé secoué peut l'être à nouveau.