Syndrome de Silverman

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Bébé nourrisson nouveau né pleurs pleure 123RF / Mariya Smoliakova

Le syndrome de Silverman appelé encore « syndrome des enfants battus » concernerait aujourd'hui près de 40% des enfants de moins de 1 an. Parce qu'il touche la population la plus vulnérable, celle des enfants, il est important de savoir reconnaître les signes caractéristiques de ce syndrome, afin d'en éviter de graves conséquences à long terme.

Syndrome de Silverman : définition

C'est en 1953 que le pédiatre-radiologue Silverman définit ce syndrome, qui s'apparente de manière exagérée aujourd'hui au syndrome des enfants battus.

Grâce aux techniques de l'imagerie, le radiologue constata à l'époque que de multiples fractures successives repérées chez un enfant pouvaient conduire à soupçonner une maltraitance de la part des parents, ou de toute autre personne de l’entourage de l'enfant.

Le terme de syndrome de Silverman est souvent utilisé à tort pour qualifier tous les types de sévices à enfants.

Il définit en fait un syndrome radiologique caractérisé par l’association :

  • de fractures multiples survenues à des âges différents (constatées a posteriori) ;
  • de décollements périostés (le périoste est une membrane qui recouvre l'os) ;
  • d'arrachements épiphysaires (c'est un traumatisme osseux, spécifique à l'enfant et à l'adolescent, atteignant le cartilage la zone de croissance de l'os).

Ainsi les fractures des os plats (crâne, côtes, rachis), des os propres du nez ou des arrachements métaphysaires sont très évocateurs d'un syndrome de maltraitance de type Silverman.

Bon à savoir : près de 20 000 enfants sont signalés par an en France pour maltraitance.

Syndrome de Silverman : caractéristiques

Le syndrome de Silverman s'inscrit généralement au milieu d'autres formes de maltraitance, comme par exemple lorsque l'enfant est victime :

  • de violences physiques ;
  • de cruauté mentale ;
  • d'abus sexuels ;
  • de négligences lourdes ayant des conséquences graves sur son développement physique et psychologique.

Le rôle de l'imagerie (radiologie) se situe au premier plan quelles que soient les circonstances de réalisation des actes radiologiques (soupçonné ou fortuit) :

  • dans un contexte clinique évocateur (maltraitance) : le bilan radiologique permet de déterminer la nature des lésions ainsi que leur caractère accidentel ou non ;
  • dans un contexte d'urgence pour une lésion traumatique n'évoquant pas une nature accidentelle : dans ce cas, on complète le bilan pour apporter des arguments en faveur du diagnostic de Silverman (présence d'hématomes, de brûlures ou d'autres formes de maltraitance).

Bon à savoir : les enfants hospitalisés pour mauvais traitements physiques sont en proportion égale de garçons et de filles, mais il est frappant de constater le jeune âge de la majorité d’entre eux : 80 % ont en effet moins de trois ans.

Syndrome de Silverman : que faire ?

Devant des radios faisant soupçonner un syndrome de Silverman, il convient d'être sûr de son diagnostic, les conséquences sur l'enfant et l'entourage pouvant être très graves.

Une hospitalisation permet le plus facilement de gagner un temps d’évaluation partagé (équipes soignantes et sociales, hospitalières et extra-hospitalières au premier rang desquelles les services de PMI) afin de creuser le diagnostic de maltraitance.

Si le syndrome est avéré, des mesures de signalement seront prises auprès du CRIP (cellule départementale de recueil et d'évaluation de l'information préoccupante) le plus souvent ou auprès du procureur de la République dans les cas les plus sévères.

Bon à savoir : F. N. Silverman a décrit le syndrome auquel il a donné son nom par cette phrase : « La radio du squelette raconte une histoire que l’enfant est trop jeune pour raconter lui-même. »

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