
Un enfant agité n'est pas forcément un enfant hyperactif, c'est-à-dire atteint de TDAH. Seul un spécialiste peut diagnostiquer une hyperactivité. Les parents ont cependant un grand rôle à jouer pour cadrer leur enfant hyperactif et lui donner les moyens de se sentir en sécurité et de garder confiance en lui.
Hyperactivité chez l'enfant Lire l'articleDéfinition de l'enfant hyperactif
Souvent appelé plus simplement hyperactivité, ce trouble se définit plutôt par les lettres TDAH, soit trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité. Le TDAH est apparu il y a une vingtaine d'années touchant en France entre 300 000 et 500 000 enfants, dont une majorité de garçons.
L'enfant hyperactif ou atteint de TDAH est un enfant agité dont l'énergie n'est pas utilisée de la même manière qu'un autre enfant. Il a du mal à la canaliser et cela peut l'handicaper dans sa vie quotidienne.
Toutefois, il ne faut pas confondre enfant simplement agité et agitateur avec l'enfant hyperactif. L'origine de l'hyperactivité est neurobiologique, il serait dû à un dysfonctionnement des neuromédiateurs, dont la noradrénaline et la dopamine.
Selon la Haute Autorité de santé, le diagnostic de TDAH est souvent posé un peu tard, en moyenne vers l'âge de 9-10 ans, ce qui peut être dommageable car cela contribue à aggraver les problèmes scolaires, psychologiques et familiaux.
Symptômes chez l'enfant hyperactif
Le TDAH associe en fait trois types de symptômes :
- Un déficit de l'attention : l'enfant n'arrive pas à se concentrer sur une tâche précise et se laisse distraire sans arrêt, a donc du mal à se concentrer en classe, ce qui entraîne souvent des difficultés scolaires.
- Une hyperactivité motrice : l'enfant est agité, toujours en train de bouger, sauter, gigoter. Il préfère les activités physiques.
- Une impulsivité : il est plutôt rapide dans ses actes et ses décisions, et de ce fait agit avant même de réfléchir aux conséquences. Il peut également apparaître comme mal élevé car interrompt sans cesse et n'écoute pas.
Causes de l'hyperactivité de l'enfant
L'hérédité semble être un facteur déterminant et il n'est pas rare de trouver dans la famille de l'enfant hyperactif un parent ayant présenté les mêmes symptômes jeune.
Par ailleurs, une équipe française de recherche en psychiatrie a confirmé l'hypothèse génétique : un variant génétique (gène SNAP25), en altérant un réseau impliqué dans la neurotransmission, est associé à divers troubles psychiatriques, dont l’hyperactivité et les troubles de l'attention.
Toutefois, d'autres causes peuvent aussi expliquer l'hyperactivité de l'enfant :
- des complications pré- ou périnatales, lésions, infections ou intoxication au cours de la première enfance ;
- une prématurité entraînant un poids à la naissance inférieur à 1 500 g ;
- le tabagisme de la mère ;
- des conditions socio-économiques défavorables ;
- des anomalies audiovisuelles, saturnisme, épilepsie temporale...

Comment reconnaître un enfant hyperactif ?
Les signes de la maladie sont parfois repérables dès la naissance : par exemple lorsqu'un nouveau-né pleure sans cesse, crie, s'agite, etc. Toutefois, tous les bébés pleurent, il faut donc continuer à observer l'enfant afin de repérer d'éventuels symptômes.
Signes avant-coureurs d'une hyperactivité chez l'enfant en bas âge
Dans les premières années de vie de l'enfant, quelques éléments peuvent attirer l'attention des parents, sans toutefois que ce soit alarmant :
- Durant la première année de vie, ce sont souvent des enfants qui dorment mal.
- À partir de 1 an, ce sont des enfants qui bougent sans cesse, ramassent tout, jettent, grimpent, donnent des coups, tombent sans arrêt, font beaucoup de bruit. Les problèmes de sommeil sont constants et leur capacité d'attention est limitée.
- À partir de 3 ans, c'est-à-dire à l'âge scolaire, c'est là où l'hyperactivité va plus facilement se révéler par rapport aux autres enfants, notamment à cause de leur instabilité motrice.
À noter : à partir de la rentrée 2020, l’article L. 541-1 du Code de l’éducation prévoit deux visites médicales pour les enfants en maternelle : la première a lieu lors de la quatrième année de l’élève, entre 3 et 4 ans et vise à détecter des troubles de santé, qu'ils soient sensoriels, psycho-affectifs, staturo-pondéraux ou neuro-développementaux ; la seconde a lieu lors de sa sixième année, entre 5 et 6 ans, et vise à sécuriser l'entrée dans les apprentissages de l'école élémentaire.
Critères de l'hyperactivité de l'enfant
Voici une liste de critères associés au TDAH :
- L'enfant bouge sans cesse mains et pieds, se tortille sur sa chaise.
- Il lui est difficile de rester assis.
- Il se laisse distraire facilement.
- Il a du mal à attendre son tour en groupe.
- Il répond de manière intempestive aux questions et souvent avant qu'elles ne soient entièrement posées.
- Il suit difficilement les consignes.
- Il a du mal à se concentrer plus de quelques minutes sur une tâche précise.
- Il passe d'une activité à l'autre sans les terminer.
- Il lui est difficile de jouer calmement.
- Il parle de manière excessive.
- Il interrompt souvent les conversations et s'en mêle régulièrement.
- Il semble de ne pas écouter quand on lui parle.
- Il perd souvent ses affaires et son matériel de travail.
- Il prend souvent des risques inconsidérés.
Les parents peuvent commencer à se poser des questions et consulter un spécialiste si l'enfant présente :
- 10 de ces critères avant l'âge de 6 ans ;
- 8 de ces critères entre 6 et 12 ans ;
- 6 de ces critères après l'âge de 12 ans.
À savoir : en général, les capacités de concentration de ces enfants évoluent après l'âge de 5 ans et une amélioration du comportement apparaît vers 8 ans.
Traiter un enfant hyperactif
Pour soigner un TDAH, ou enfant hyperactif, il faut d'abord passer par un traitement éducatif, et si l'enfant continue à être rebelle (et seulement si) un spécialiste pourra lui administrer en plus un traitement médicamenteux.
Des plateformes de coordination et d'orientation pour les enfants présentant un trouble du neuro-développement accueillent les jeunes enfants, pour lesquels un parcours de soins coordonné doit rapidement être engagé. Les bilans réalisés dans le cadre de ce parcours sont pris en charge par l’Assurance Maladie (décret n° 2018-1297 du 28 décembre 2018). Le décret n° 2021-383 du 1er avril 2021 a modifié l'article R. 2135-1 du Code de santé publique et a étendu le parcours de bilan et d’intervention précoce pour les troubles du neurodéveloppement aux enfants de 7 à 12 ans (il n'était jusqu'alors ouvert qu'aux moins de 7 ans). Le décret prévoit également que ce parcours bénéficie d’une durée d’un an, renouvelable une fois.
Soigner un enfant hyperactif par un traitement éducatif
Un traitement éducatif consiste à faire en sorte que les parents évitent à l'enfant des situations difficiles où il peut vite être en échec. Par ailleurs, il s'agit de respecter certaines mesures :
- Il faut développer sa mémoire auditive.
- Il faut lui parler souvent, calmement, lentement, en donnant des ordres simples
- Il faut éviter de le disputer sans cesse.
- Il faut lui fixer des horaires précis pour faire ses devoirs, manger ses repas, et pour toutes les autres règles de vie. C'est un enfant qui a besoin de repères.
- Il faut aussi en parler avec ses professeurs de façon à les impliquer.
- Il peut être utile de l'inscrire à un cours de sport, notamment une activité qui réclame concentration et respect des règles.
Soigner un enfant hyperactif par un traitement médicamenteux
En ultime recours, pour les enfants hyperactifs les plus rebelles, un spécialiste pourra lui prescrire du méthylphénidate (Ritaline®, Concerta® ou Quasym®), c'est un psychostimulant puissant, rapide qui rend vite l'enfant moins agité, moins impulsif, moins agressif et plus attentif.
L'influence à long terme de ces médicaments est encore difficile à démontrer, mais on connaît certains effets secondaires particulièrement inquiétants : hallucinations, dépendances, accoutumance, et selon une étude, augmentation du risque de crise d’épilepsie dans les 30 jours suivant l’initiation du traitement.
Par ailleurs, 30 % des enfants ne répondent pas à ce traitement.
Bon à savoir : le safran (l'épice la plus chère au monde) aurait une efficacité équivalente à la Ritaline estiment une équipe de chercheurs qui a comparé pendant 6 semaines, sur une cinquantaine d'enfants, la prise de 20 à 30 mg de méthylphénidate à celle de 20 à 30 mg de safran (source : Sara Baziar et al., “Crocus sativus L. Versus Methylphenidate in Treatment of Children with Attention-Deficit/Hyperactivity Disorder : A Randomized, Double-Blind Pilot Study”, Journal of Child and Adolescent Psychopharmacology, février 2019).
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