Longtemps recommandé par le corps médical, le décalottage des bébés est aujourd'hui plutôt déconseillé. Mais la pratique rejoint-elle la théorie ? Quels sont les différents arguments avancés par les deux écoles ?
On fait le point.
Décalottage et phimosis : rappels physiologiques
Le décalottage consiste à découvrir le gland en faisant glisser le prépuce (peau qui recouvre l'extrémité du gland) vers la base de la verge.
Évolution physiologique
À la naissance, chez les garçons, le prépuce est solidaire du gland. On parle de phymosis physiologique.
- Jusqu'à 3-4 ans, le gland ne se découvre pas. Ce n'est qu'à partir des premières érections que le gland se découvre.
- Avec le temps, le prépuce s'élargit, s'assouplit et s'allonge.
Phimosis : définition
Le phimosis est un rétrécissement de l'extrémité du prépuce empêchant le décalottage.
À la naissance, 90 % des bébés présentent donc un phimosis physiologique. Celui-ci, dans 80 % des cas, aura disparu vers 5 ans. Et, en arrivant à l'adolescence, c'est un phénomène qui reste rare.
Il existe également ce que l'on appelle un « phimosis cicatriciel ». Il survient suite à :
- la création d'une cicatrice consécutive à un décalottage brutal ;
- une infection ;
- une maladie de peau.
Bon à savoir : le phimosis peut entraîner l'apparition de « paraphimosis » lors d'une érection ou un décalottage forcé chez des hommes (ou petits garçons). Il empêche le recalottage. Il s'agit d'une urgence médicale.
Décalottage de bébé : la « vieille » école
Il y a encore peu de temps, médecins et pédiatres recommandaient de décalotter les petits garçons dès que possible.
Leurs arguments s'appuyaient sur :
- une question d'hygiène ;
- la prévention d'un phimosis ;
- la prévention d'infections qui pourraient se loger entre le gland et le prépuce.
Tendance actuelle : le décalottage des bébés déconseillé
Le message concernant le décalottage a considérablement évolué ces dernières années, notamment à la lumière de différentes études qui avancent les conclusions suivantes :
- Il n'y a pas plus de phimosis dans les pays où le décalottage n'est pas pratiqué que dans ceux où il est recommandé.
- Le décalottage peut être la source de traumatismes physiques (phimosis cicatriciels, douleur importante) et psychiques.
- La physiologie naturelle lève les adhérences préputiales dans une très grande majorité des cas.
- L'hygiène est respectée puisqu'il n'y a pas plus d'infections lorsqu'on « laisse faire la nature ».
Ainsi, les recommandations des urologues sont aujourd'hui les suivantes :
- abstention de tout geste de décalottage avant l'âge de 1 an ;
- respect de l'évolution naturelle du prépuce jusqu'à l'âge de 5 ans ;
- traitement en première intention par des corticoïdes locaux des phimosis congénitaux ou secondaires avant tout geste chirurgical.
Ces nouvelles recommandations simplifient nettement la vie des petits garçons que l'on laisse « tranquilles » et celle des parents qui ne souhaitent pas avoir de geste au minimum douloureux.
Mais, si la recommandation actuelle serait de « ne rien faire », en pratique, le message n'est pas toujours bien relayé.
Phimosis : motifs de consultation et décalottage
Symptômes à signaler
Restent quelques motifs de consultation :
- si le phimosis persiste après 5 ans ;
- si le gland, décalotté, ne peut plus revenir dans son prépuce : c'est une urgence médicale ;
- si l'enfant a du mal à uriner ou s'il éprouve des douleurs lorsque son pénis est en érection ;
- si l'urine ne sort pas en jet régulier ou est projetée dans toutes les directions.
De même si, à l'adolescence, le jeune homme ressent des problèmes liés à des adhérences préputiales ou un phimosis provoqué, il faut alors consulter.
Traitement d'un phimosis
Si le phimosis ne disparaît pas avec l'âge. Il peut être réglé de deux façons :
- Après application d'une crème anesthésiante, le médecin force le décalottage.
- On peut pratiquer une intervention chirurgicale : la circoncision.
Pour approfondir le sujet :
- Plus d'infos sur le phimosis.
- Nos conseils pour sevrer bébé.
- Comment réagir à la chute d'un bébé ?
- Calendrier de vaccination : les échéances à avoir en tête pour votre enfant.