Une scoliose est une déformation tridimensionnelle de la colonne vertébrale associant trois phénomènes :
- une inflexion latérale de la colonne dans le plan frontal ;
- un déplacement en flexion ou en extension dans le plan sagittal ;
- un déplacement en rotation dans le plan horizontal.
Selon l’âge de survenue, deux types de scolioses sont distingués et bénéficient d’une prise en charge spécifique :
- la scoliose infantile ou scoliose du bébé entre 0 et 3 ans, qui régresse le plus souvent spontanément ;
- la scoliose juvénile entre 3 et 10 ans, généralement progressive avec des formes bénignes et des formes malignes.
Le point sur la scoliose du bébé dans notre article.
Causes de la scoliose chez le bébé
La scoliose infantile ou scoliose chez le bébé est une pathologie relativement fréquente. Dans 75 % des cas, aucune cause connue n’explique la survenue de cette scoliose (scoliose idiopathique).
Les 25 % restants peuvent être expliqués par différentes causes :
- des pathologies neuromusculaires : myopathies, syringomyélie ;
- une malformation congénitale de la colonne vertébrale, parfois associée à d’autres malformations (rénales, cardiaques, intestinales, etc.) ;
- des affections systémiques : la maladie de Marfan (maladie rare du tissu conjonctif), la maladie d’Ehlers-Danlos (maladie du tissu conjonctif), la neurofibromatose de type 1 ou maladie de Von Recklinghausen (maladie neuro-cutanée).
La scoliose est plus fréquente chez les filles (80 % des cas) et une prédisposition familiale est souvent retrouvée.
Scoliose chez le bébé : symptômes et évolution
La scoliose infantile peut apparaître dès les premiers mois de la vie, sans causer de symptômes particuliers. Chez le bébé de moins de 6 mois, l’évolution de la scoliose est souvent lente. La plupart du temps, ces scolioses régressent spontanément au fil du temps. Cependant, elles nécessitent une étroite surveillance pour déceler rapidement toute aggravation de la scoliose.
Lorsque la scoliose apparaît entre 6 mois et 3 ans, la scoliose est généralement plus sérieuse et présente un risque non négligeable d’évoluer vers une scoliose juvénile.
Le diagnostic, la surveillance, voire le traitement de la scoliose infantile sont des aspects cruciaux pour prévenir des scolioses sévères à l’âge adulte, avec des conséquences graves :
- des aspects inesthétiques ;
- un déséquilibre du haut du corps ;
- des douleurs lombaires parfois invalidantes ;
- une insuffisance respiratoire (par compression thoracique).
Diagnostic de la scoliose chez le bébé
Le diagnostic de la scoliose chez le bébé doit être le plus précoce possible pour pouvoir mettre en place une surveillance adaptée, voire une prise en charge en cas de scoliose évolutive.
Le diagnostic repose en premier lieu sur un examen clinique du bébé, en position assise, debout ou couchée selon son âge. Une radiographie de l’ensemble de la colonne vertébrale est ensuite nécessaire, de face et de profil.
L’analyse des radiographies permet de :
- déterminer l’étendue de la scoliose (nombre de vertèbres impliquées) ;
- mesurer l’angle de Cobb, caractéristique de la scoliose (l’évolution de l’angle de Cobb est déterminante dans la surveillance de la scoliose) ;
- mettre en évidence la rotation dans le plan horizontal ;
- déceler une éventuelle malformation associée.
À noter : même si la plupart des scolioses infantiles sont idiopathiques (sans cause connue), la recherche d’une origine est indispensable (examens cutanés, neurologiques et ostéo-articulaires, IRM).
Scoliose chez le bébé : quel traitement ?
Un traitement est-il nécessaire ?
Lorsqu’elle survient avant l’âge de 6 mois, la majorité des scolioses régressent spontanément sans traitement particulier :
- Une surveillance rapprochée est cependant mise en place pour détecter rapidement une scoliose évolutive qui ne régresserait pas au fil des mois.
- Cette surveillance est maintenue non seulement jusqu’à la régression complète de la scoliose, mais aussi jusqu’à la fin de la croissance de l’enfant.
Lorsque la scoliose apparaît plus tardivement entre 6 mois et 3 ans, il existe un risque important qu’elle évolue et s’aggrave tout au long de la croissance de l’enfant. Une prise en charge adaptée est donc nécessaire le plus rapidement possible.
Traitement de la scoliose infantile évolutive
L’objectif du traitement est de minimiser l’évolution de la scoliose tout au long de la croissance, pour éviter le recours à une chirurgie lourde. Le traitement vise à maintenir un angle de Cobb inférieur à 40°.
Plusieurs traitements sont possibles en fonction de l’âge de découverte de la scoliose, de son importance, de l’origine éventuelle de la scoliose et du cas spécifique de chaque enfant :
- Un corset sur mesure pour ralentir l’évolution de la scoliose. Le corset peut être porté quelques heures ou toute la journée.
- Un plâtre de correction peut être prescrit lorsque l'angle de Cobb est trop important pour le port d’un corset. Le corset sera mis en place dans un second temps après 1 à 2 mois de plâtre.
- Des séances de kinésithérapie complètent le traitement pour mobiliser les muscles de la colonne immobilisés par le port du corset.
Ces traitements ne permettent en aucun cas de supprimer la scoliose, mais seulement de ralentir son évolution et donc ses conséquences à l’âge adulte.
Le recours à la chirurgie est réservé aux formes sévères de scolioses (angle de Cobb > 40° malgré les traitements orthopédiques) et aux scolioses associées à des malformations. La technique chirurgicale utilisée, l’arthrodèse vertébrale, est complexe :
- Une greffe osseuse permet de fusionner les vertèbres touchées entre elles.
- Du matériel métallique fixé sur les vertèbres corrige la déviation de la colonne vertébrale et la maintient en place.
Cette chirurgie présente des risques de complications neurologiques (paraplégie).