La bronchiolite aiguë est une infection virale des bronchioles (petites bronches) qui touche surtout les nourrissons et les jeunes enfants. Le plus souvent bénigne, elle évolue rapidement vers la guérison et ne nécessite une surveillance accrue que chez les nourrissons de moins de 3 mois et chez les enfants fragiles. Elle est à l'origine d'épidémies annuelles hivernales, avec une expansion de ces épidémies depuis quelques années.
Virus responsables de la bronchiolite du nourrisson
La bronchiolite du nourrisson est due à une infection virale.
Plusieurs virus peuvent être la cause d'une bronchiolite aiguë :
- le virus respiratoire syncitial (VRS) responsable de 60 à 90 % des cas (il représente le quart des hospitalisations en pédiatrie en période d’épidémie de bronchiolite), avec une coexistence des deux sérotypes (variétés antigéniques) A et B ;
- le human boca virus ;
- le metapneumovirus ;
- les adenovirus ;
- le virus influenzæ (virus de la grippe) ;
- le virus parainfluenzæ (5 à 20 % des cas) ;
- les rhinovirus (virus du rhume).
Bon à savoir : la prophylaxie par le Synagis® (palivizumab) protège les nourrissons les plus fragiles contre les bronchiolites à hauts risques dues au VRS. Cette prophylaxie ne protège pas les nourrissons des bronchiolites dues aux autres virus. À noter qu'un autre anticorps monoclonal, le nirsévimab, est utilisé dans la prévention des infections à VRS chez tous les nourrissons sans facteur de risque de forme grave. Il est préconisé chez les nourrissons nés à partir du 15 septembre 2023 (date de mise à disposition du médicament) avant leur sortie de maternité.
Épidémiologie de la bronchiolite chez le bébé
Données épidémiologiques
La bronchiolite aiguë touche les nourrissons entre 1 et 24 mois, avec une probabilité accrue entre 2 et 8 mois (période au cours de laquelle les bronchioles sont les plus fragiles). La bronchiolite est l'infection respiratoire basse la plus fréquente chez le nourrisson avec environ 500 000 cas par an, soit 30 % de la classe d'âge des 1 mois à 2 ans.
À noter : les infections au VRS apparaissent chez le nourrisson en dépit de la présence d'anticorps maternels transmis au cours de l'allaitement.
La plupart des nourrissons sont infectés dès leur premier hiver, tous l'ont été après leur second hiver. À 2 ans, 95 % des enfants sont porteurs d'anticorps anti-VRS. Pour la majorité d'entre eux (70 à 80 %), l'infection par le VRS n'entraîne qu'une rhinopharyngite associée ou non à une banale bronchite. Tous les enfants sont donc infectés par le VRS, mais tous ne développent pas une bronchiolite.
Les facteurs favorisant les épidémies de bronchiolite
Face à l'augmentation du nombre de cas de bronchiolite chaque année, l'existence de facteurs favorisant la survenue d'une bronchiolite est avancée. Les facteurs régulièrement mis en cause sont :
- l'environnement, qui favoriserait non pas la survenue de la première bronchiolite, mais plutôt les récidives ; les facteurs environnementaux incriminés sont :
- le mode de garde en collectivité,
- la vie en zone urbaine,
- un faible niveau socio-économique des familles,
- les grandes fratries ;
- des anomalies respiratoires pré-existantes comme l'étroitesse des voies aériennes inférieures ou la bronchodysplasie (modification de la paroi des bronches en lien avec un trouble de la croissance pulmonaire) des prématurés ;
- un déséquilibre immunitaire (modification des proportions des différentes populations de globules blancs) ;
- le tabagisme passif : la gravité de la bronchiolite est corrélée à la présence d'un fumeur au domicile en période épidémique. Cette corrélation est renforcée lorsque le fumeur est la mère de l'enfant. Par ailleurs, les bébés ayant été exposés in utero au tabagisme de leur mère verraient doubler leurs risques de développer des troubles respiratoires et des bronchiolites.
Les complications de la bronchiolite chez le bébé
Certains nourrissons présentent des rechutes de bronchiolites avant l'âge de 2 ans. À partir du troisième épisode, l'asthme du nourrisson est évoqué. L'asthme du nourrisson est surtout observé chez les jeunes enfants présentant un terrain atopique.
Le risque de détresse respiratoire grave est plus important chez les enfants de moins de 6 semaines, mais la mortalité est quasi-nulle. Les symptômes sont plus importants lorsque les nourrissons sont nés prématurément ou s'ils présentent parallèlement d'autres pathologies, connues ou non :
- mucoviscidose ;
- maladie cardiaque ;
- maladie pulmonaire ;
- déficit immunitaire.
Bon à savoir : si les symptômes de la bronchiolite ne s'améliorent pas après 3 à 4 semaines, le médecin recherche la présence d'une autre pathologie (maladie pulmonaire, reflux gastro-œsophagien) ou d'une complication de la bronchiolite (bronchiolite oblitérante).
Des épidémies hivernales en expansion
La bronchiolite aiguë est une maladie virale très contagieuse, responsable chaque année d'épidémies hivernales, qui durent de la mi-octobre jusqu'à la fin de l'hiver. Depuis les années 90, le nombre de cas de bronchiolite augmente chaque année de 9 à 10 %.
À noter : en 2020, dans le contexte de l'épidémie de Covid pendant laquelle il y a eu confinement et l'adoption des gestes barrières, le nombre de cas de bronchiolite a été beaucoup plus faible.
La bronchiolite est une maladie connue depuis très longtemps, mais elle semble de plus en plus fréquente, aussi bien en France que dans nombre de pays industrialisés. L'accroissement du nombre de cas est parfois imputé à la pollution des zones urbanisées et aux modifications climatiques. Les changements de mode de vie entrent aussi en ligne de compte. Les enfants sont mis en collectivité très jeunes, les nourrissons sont emmenés partout dans les lieux publics (centres commerciaux, transports en commun...), dans les voyages, etc.
La bronchiolite est le plus souvent une maladie bénigne qui guérit rapidement et sans séquelles. Ainsi, en l’absence de signes de gravité (modification du comportement, enfant mou, prises alimentaires inférieures à la moitié des rations habituelles sur trois repas consécutifs, respiration très rapide, très lente ou irrégulière, coloration bleutée des lèvres ou des extrémités), les enfants devront consulter leur médecin généraliste. Cela évite d'avoir à « attendre plusieurs heures dans des urgences surchargées ou de saturer les soins d’urgences qui doivent rester disponibles pour les cas les plus graves ».
En effet, les nourrissons les plus jeunes et les enfants fragiles présentent des risques de formes graves et de complications. Chez eux, « il est plus souvent recommandé de les hospitaliser quelques heures ou quelques jours pour surveillance et traitement des symptômes ».
Source : Communiqué de la Société française de pédiatrie.
S'il paraît difficile de prévenir tous les cas de bronchiolite, des précautions individuelles et collectives peuvent être prises pour limiter l'expansion des épidémies de bronchiolite et pour réduire la transmission aux enfants les plus fragiles.
Bon à savoir : on peut avoir recours à l'homéopathie pour éviter les récidives avec une dose en 15 CH, une ou deux fois par mois : Aviaire en cas d'affections ORL à répétition avec tendance aux bronchites et aux otites, Arsenicum album en cas d'alternance de bronchites, otites, gastro-entérites et eczéma, Natrum muriaticum en cas de rhinopharyngites à répétition surtout chez un enfant de faible poids, Phosphorus en cas de bronchiolites graves d'emblée et évoluant vers une inflammation ou une infection pulmonaire, ou encore Sulfur iodatum en cas d'infections virales à répétition.