La coqueluche est une infection bactérienne contagieuse qui touche les voies respiratoires. Si elle est moins fréquente qu'autrefois grâce à la vaccination des enfants, de nombreuses contagions se répandent encore sur le territoire français. Pour traiter la coqueluche, il est nécessaire de faire appel aux antibiotiques, pour le malade mais aussi pour son entourage. Bronchodilatateurs ou corticoïdes sont parfois de la partie, tandis que l'hospitalisation est nécessaire dans certains cas.
1. Reconnaissez les symptômes de la coqueluche
De son petit nom Bordetella pertussis, l'agent de la coqueluche se transmet par les minuscules gouttelettes de salive projetées dans l'air.
Si les défenses de votre organisme ont pu être immunisées contre la bactérie responsable de la coqueluche, elles perdent peu à peu leurs capacités à la combattre au fil des années. Les enfants qui ne peuvent pas encore se défendre contre cet agent infectieux sont particulièrement touchés, et la coqueluche peut être grave.
Les symptômes de la coqueluche
Si vous êtes contaminé, il faut une dizaine de jours avant que les symptômes se déclarent. La première phase dure environ 1 semaine et passe souvent inaperçue : vous avez le nez qui coule et éventuellement une légère fièvre. C'est alors que la coqueluche se caractérise.
- La toux apparaît progressivement avant de s'intensifier.
- Les quintes de toux, violentes, se produisent alors que vous expirez : la reprise de la respiration est compliquée, et vous rougissez, voire bleuissez.
- Des vomissements peuvent accompagner les quintes, tant elles soulèvent le thorax et compressent l'abdomen.
- Lorsque vous reprenez enfin votre respiration, en inspirant, vous émettez un son caractéristique qui rappelle le chant du coq.
Pouvant durer jusqu'à 6 semaines, cette toux violente sera le seul symptôme de la coqueluche. Il faut parfois plusieurs semaines supplémentaires pour que votre toux s'éteigne.
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Quand devez-vous consulter un médecin ?
Si les symptômes de coqueluche sont caractéristiques, consultez votre médecin. S'il confirme ce diagnostic (il peut réaliser un test PCR), le traitement de la coqueluche vous sera prescrit. Vous éviterez ensuite de contaminer les personnes à risques : enfants, personnes âgées, personnes non vaccinées.
À noter : la culture reste la technique microbiologique de référence pour effectuer un diagnostic de coqueluche évolutive devant une symptomatologie clinique évocatrice. Les isolats doivent être adressés au centre national de référence de la coqueluche pour des investigations complémentaires (typage et détermination de la sensibilité aux antibiotiques).
Consultez sans tarder si :
- une toux persiste depuis plus d'une semaine et s'aggrave ;
- un nourrisson de moins de 6 mois tousse ;
- vous avez été en contact avec une personne atteinte par la coqueluche alors que votre vaccination est incertaine.
À noter que l'obligation vaccinale comprend le vaccin contre la coqueluche. Concrètement, même si aucune sanction pénale n'est prévue pour les parents d'un enfant non-vacciné, celui-ci ne sera pas admis en collectivité. Le maintien de l'enfant en collectivité est en effet subordonné à la justification chaque année de la réalisation des vaccinations obligatoires (décret n° 2019-137 du 26 février 2019, venu compléter l'article R. 3111-8 du Code de la santé publique). De plus, le non-respect des obligations vaccinales par les parents est un motif de démission légitime pour les assistants maternels, c’est-à-dire ouvrant droit aux allocations chômage (décret n° 2019-797 du 26 juillet 2019).
Depuis 2022, la vaccination contre la coqueluche chez la femme enceinte est recommandée à partir du deuxième trimestre de grossesse, en privilégiant la période entre 20 et 36 semaines d’aménorrhée.
Les cas qui peuvent nécessiter une hospitalisation
Les nourrissons sont particulièrement sensibles à la coqueluche (en particulier ceux ayant des antécédents de prématurité) et cette infection peut rapidement devenir grave à cet âge. Certains signes d'urgence obligent à consulter immédiatement ou mènent à l'hospitalisation pour plus de sécurité :
- la coloration de la peau est bleuie sur les doigts et la bouche alors que l'enfant tousse ;
- le nourrisson est faible, convulse, perd connaissance, fait des pauses respiratoires ou a du mal à respirer ;
- la fièvre est élevée, l'enfant est déshydraté ou ne boit plus.
Par ailleurs, certaines personnes sont plus fragiles que d'autres : femmes enceintes, personnes immunodéprimées ou souffrant d’une pathologie respiratoire chronique et personnes âgées doivent également rester particulièrement vigilantes.
2. Adaptez vos habitudes pour mieux soigner la coqueluche
En cas de coqueluche, certaines habitudes sont à changer dans votre vie. Votre santé et celle de votre entourage en dépendent.
Arrêtez de fumer !
Si vous fumez, perdez cette habitude au plus vite en cas de coqueluche. Cela vaut également si votre enfant a contracté la maladie. Le tabagisme passif comme actif irrite les voies respiratoires : les symptômes sont encore plus marqués.
À noter : s'il vous est impossible de vous passer de votre cigarette et que votre enfant est atteint par la coqueluche, fumez à l'extérieur de chez vous.
Hydratez-vous et humidifiez l'air
Malgré la toux quinteuse de la coqueluche, de petites quantités de glaires sont produites par les bronches afin d'évacuer les bactéries. Pour favoriser cette expectoration, buvez régulièrement, pour atteindre l'équivalent d'1,5 litre tous les jours. Les boissons tièdes et chaudes sont vos alliées, n'hésitez pas à vous concocter des infusions.
Par ailleurs, notamment la nuit, l'air ambiant est souvent trop sec pour que le mucus bronchique soit évacué convenablement. Vous pouvez utiliser un humidificateur qui produit de la vapeur d'eau dans votre espace intérieur.
Astuce : un bol d'eau chaude posé sur un radiateur produit le même effet !
Gardez des forces
La coqueluche est une infection épuisante tant la toux peut vous fatiguer et vous réveiller la nuit. Il arrive parfois que vous manquiez d'appétit. Pourtant, afin de combattre la bactérie, il va falloir vous forcer à manger pour garder des forces. Si les repas traditionnels vous semblent pesants, mangez de petites quantités régulièrement dans la journée. Ces conseils valent aussi pour votre enfant.
Conseil : maintenez votre enfant en position assise après le repas pour que la respiration et la digestion se fassent correctement.
Asseyez-vous pour tousser
La respiration compliquée du nourrisson mène parfois à l'intervention du kinésithérapeute. Seul le médecin peut juger de l'intérêt d'y avoir recours.
Dans tous les cas, asseyez-vous, ou prenez soin d'asseoir votre enfant lors des quintes de toux. Cela permettra d'évacuer les glaires plus facilement.
Restez chez vous
Pour ne pas contaminer vos collègues de travail, ou que votre enfant ne fasse de même à l'école ou à la crèche, une éviction est nécessaire. Heureusement, la prise d'antibiotiques peut raccourcir la contagiosité de la coqueluche à moins d'une semaine. Le retour en collectivité est ainsi raccourci.
3. Prenez des antibiotiques pour traiter la coqueluche
L'agent infectieux de la coqueluche répond aux antibiotiques de la classe des macrolides.
L'antibiothérapie du malade
L'azithromycine (durant 3 jours), la clarithromycine (durant 7 jours) et la josamycine (durant 15 jours) sont utilisées chez l'adulte et l'enfant. Si des contre-indications aux macrolides existent, l'association du sulfaméthoxazole et du triméthoprime est utilisée sur une période de 2 semaines.
Les antibiotiques permettent de raccourcir l'épisode infectieux et de diminuer la toux s'ils sont pris assez tôt. En outre, les antibiotiques réduisent considérablement le risque de contagion. Ils vous permettent de retourner au travail, ou de remettre votre enfant en collectivité, après 3 à 5 jours de traitement selon la molécule utilisée.
L'antibiothérapie de l'entourage
L'entourage du malade doit être traité par antibiothérapie si :
- la vaccination est incomplète ;
- la dernière injection vaccinale remonte à plus de 5 ans ;
- un nourrisson a reçu moins de trois doses vaccinales.
Les antibiotiques utilisés sont les mêmes, et un rattrapage vaccinal est réalisé s'il est déficitaire.
Pour protéger le nouveau-né de la coqueluche, la Haute Autorité de Santé (HAS) préconise, en plus de la stratégie de cocooning (vaccination de l’entourage) de vacciner désormais aussi les femmes enceintes lors du deuxième trimestre de la grossesse.
4. Utilisez les bronchodilatateurs et corticoïdes dans les formes graves
Dans les formes graves de coqueluche, la respiration est particulièrement difficile.
- Des bronchodilatateurs sont alors prescrits afin d'augmenter le calibre des bronches. D'action rapide, le salbutamol s'administre grâce à un aérosol-doseur (sorte de spray à inspirer), ou grâce à une diffusion au masque par nébulisation. De nombreux dispositifs existent, et votre pharmacien vous indiquera la marche à suivre pour les utiliser.
- Des corticoïdes (dérivés de cortisone) permettent aussi de diminuer l'inflammation des bronches dans les formes sévères. À l'instar des bronchodilatateurs, ils peuvent être inhalés, mais existent aussi en comprimés ou en gouttes. Par voie orale, prenez vos corticoïdes le matin. En cas de prise tardive, ils vous empêcheraient de dormir.
Conseil : les corticoïdes inhalés peuvent donner des mycoses buccales et rendre la voix rauque. Rincez-vous la bouche en buvant un verre d'eau après chaque utilisation de l'aérosol-doseur. Si la diffusion par nébulisation s'effectue au masque, rincez votre visage à l'eau claire.
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