Maladies infantiles

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Enfant oscultation wavebreakmedia / Getty

Les maladies infantiles sont des maladies infectieuses que l'on attrape en général pendant l'enfance. Le système immunitaire se construit encore, et joue donc moins bien son rôle de défense contre les infections. Mais elles peuvent aussi toucher les adultes s'ils ne les ont pas contractées pendant l'enfance, plus gravement pour certaines maladies. La plupart peuvent être prévenues par la vaccination. Pour la faciliter, la compétence des infirmiers, pharmaciens et sages-femmes a été étendue en matière de vaccination et de prescription de vaccins par le décret n° 2022-610 du 21 avril 2022 et le décret n° 622-611 du 21 avril 2022.

Citons dans cet article les maladies infantiles les plus connues.

Bon à savoir : un congé de 5 jours minimum est ouvert à tous les salariés en cas d'annonce de la survenue chez leur enfant d'un handicap, d'un cancer ou d’une pathologie grave et de longue durée ayant un retentissement important sur l’organisation de la vie quotidienne (article 3142-4 du Code du travail institué par la loi n° 2021-1678 du 17 décembre 2021). La liste des pathologies qui ouvrent droit à un congé spécifique est fixée par le décret n° 2023-215 du 27 mars 2023.

Maladies infantiles avec éruption cutanée

La rougeole

La rougeole est une infection virale grave extrêmement contagieuse (une personne contaminée peut en infecter 15 à 20 autres).

L'infection se manifeste par une forte fièvre, remplacée quelques jours plus tard par une éruption de plaques rouges débutant au visage puis s'étendant au reste du corps. Il n'y a pas de traitement spécifique, mais un vaccin (ROR) très efficace. Grâce à la vaccination, les décès par rougeole dans le monde ont chuté de 79 % entre 2000 et 2014. Mais, en 2015, il y a encore eu 360 cas en France. Elle est plus fréquente entre 2 et 5 ans, mais plus grave avant 1 an.

Le ROR (rougeole, oreillons, rubéole) fait partie des 11 vaccins obligatoires. Si aucune sanction n'est prévue pour les parents d'un enfant non vacciné, celui-ci ne sera toutefois pas admis en collectivité. Le maintien de l'enfant en collectivité est en effet désormais subordonné à la justification chaque année de la réalisation des vaccinations obligatoires (décret n° 2019-137 du 26 février 2019, venu compléter l'article R. 3111-8 du Code de la santé publique). De plus, le non-respect des obligations vaccinales par les parents est un motif de démission légitime pour les assistants maternels, c’est-à-dire ouvrant droit aux allocations chômage (décret n° 2019-797 du 26 juillet 2019). En revanche, les enfants nés avant le 1er janvier 2018 ne sont pas concernés par cette obligation vaccinale (pour eux, seul le DTP reste imposé).

Si votre enfant attrape malgré tout la rougeole :

  • gardez-le au lit ;
  • prévenez l'école ;
  • désinfectez la gorge et le nez ;
  • soulagez les brûlures oculaires en tamponnant les yeux avec un coton humide propre ;
  • tamisez les lumières de la chambre ;
  • faites-le boire abondamment.

La rubéole

La rubéole est une infection virale contagieuse, généralement bénigne sauf pour la femme enceinte, chez qui elle peut entraîner la mort du fœtus ou des malformations. Malgré un vaccin efficace (ROR), on estime que 100 000 enfants par an naissent avec un syndrome de rubéole congénitale dans le monde. En France, cette fréquence est estimée à 5 cas par an.

Cette infection, peu grave chez l'enfant, peut passer inaperçue. Elle se manifeste par une fièvre modérée, une inflammation des ganglions et une éruption discrète de la peau, rose pâle. Il n'existe pas de traitement spécifique, mais le ROR est également efficace contre la rubéole.

La roséole

La roséole, aussi appelée exanthème subi ou sixième maladie, est une infection contagieuse due à un virus de la famille de l'herpès. On estime que les trois quarts des enfants de 2 ans ont eu la roséole. Peu grave, elle se manifeste par une fièvre puis par une éruption rose de la peau. Il n'y a ni vaccin ni traitement spécifique, mais les complications sont rares.

La scarlatine

La scarlatine, ou fièvre écarlate, est une infection due à une bactérie : le streptocoque A. Elle touche surtout les enfants entre 5 et 10 ans. Elle débute par une angine accompagnée d'une forte fièvre, suivie d'une éruption constituée de grandes plaques rouges. Ces signes durent environ une semaine, puis la peau se desquame en lambeaux. Le traitement par antibiotique est très efficace.

À noter : il y a eu au Royaume-Uni en 2015 une forte épidémie de scarlatine (plus de 17 000 cas), mais en France la dernière épidémie importante a eu lieu en 2004.

La varicelle

La varicelle est une maladie virale très contagieuse, bénigne pendant l'enfance mais qui peut se compliquer quand elle est contractée à l'âge adulte. Chaque année en France, on compte environ près de 700 000 cas de varicelle, 90 % des enfants contractant l'infection avant l'âge de 12 ans. Elle se manifeste par une éruption de boutons vésiculaires qui provoquent des démangeaisons importantes.

Maladies infantiles sans éruption cutanée

Les oreillons

Les oreillons sont une infection virale contagieuse, provoquant une fièvre et une inflammation des parotides, glandes salivaires situées en avant des oreilles. La vaccination par ROR a permis de diminuer la fréquence des oreillons en France d'un facteur 100 en 20 ans : elle est maintenant de 9 cas pour 100 000 habitants environ.

À noter : la vaccination contre les oreillons, via le ROR, est obligatoire pour les enfants nés à partir du 1er janvier 2018. Ce vaccin est pris en charge à 100 % par la Sécurité sociale.

La coqueluche

La coqueluche est une maladie respiratoire très contagieuse causée par la bactérie Bordetella pertussis. Elle se caractérise par une toux persistante, évoluant par quintes. Elle peut être grave voire mortelle chez le nourrisson (90 % des décès surviennent chez des nourrissons de moins de 6 mois). Depuis l'avènement de la vaccination dans l'enfance et chez les personnes autour d'un nouveau-né, on recense 200 à 400 cas par an en France, dont la moitié chez des nourrissons de moins de 3 mois.

La coqueluche n'est pas qu'une maladie infantile, elle peut atteindre une personne plusieurs fois dans sa vie. Elle se traite par antibiotiques.

Bon à savoir : le vaccin contre la coqueluche fait lui aussi partie des vaccins pédiatriques rendus obligatoires à compter du 1er janvier 2018. Il est pris en charge à hauteur de 65 % par la Sécurité sociale et à 35 % par les mutuelles. De plus, pour améliorer la prévention de la coqueluche, la Haute Autorité de Santé recommande que la vaccination soit effectuée chez la femme enceinte à partir du deuxième trimestre, et ce, à chaque grossesse (vaccination possible avec les vaccins non vivants tétravalents).

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