Anorexie du nourrisson

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anorexie du nourrisson

 

Comment détecter l'anorexie chez un nourrisson ?

L'anorexie est une perte d'appétit totale. Ce trouble du comportement alimentaire (TCA) peut survenir à différents âges :

  • chez les tout petits : c'est l'anorexie du nourrisson,
  • chez les adolescents et les adultes : on parle d'anorexie mentale.

Des situations à distinguer de l'anorexie du nourrisson

Il est banal, pour ne pas dire normal, que l'appétit d'un nourrisson baisse quand il a de la fièvre au cours :

  • d'une infection virale, comme une gastroentérite ou une rhinopharyngite,
  • d'une infection bactérienne urinaire ou pulmonaire,
  • ou d'une poussée dentaire.

Plus rarement, la perte d'appétit est liée à :

  • une maladie grave,
  • une allergie,
  • une intolérance alimentaire,
  • ou un trouble du développement psychomoteur.

Toutes ces situations ne sont pas des anorexies psychologiques, mais des troubles de l'appétit.

Anorexie du nourrisson : les symptômes

L'anorexie psychologique du nourrisson est une maladie rare qui débute en moyenne entre 6 et 9 mois, parfois un peu plus tôt ou un peu plus tard.

Elle débute par une banale baisse de l'appétit.

Au début, l'enfant ne termine plus son biberon ou son assiette :

  • il tourne la tête, ferme la bouche, serre les gencives et résiste à toutes les manœuvres séductrices (la cuillère qui fait l'avion, une cuillère pour papa, petite histoire, chanson, etc.) ou menaçantes,
  • il recrache les morceaux introduits de force.

Puis il apprend à repousser son biberon ou son assiette, avec des gestes de colère ou des pleurs :

  • chaque repas devient une épreuve de force, un combat, un supplice pour l'un comme pour l'autre,
  • plus la mère insiste, plus le bébé résiste,
  • paradoxalement, il mange avec plaisir si une personne étrangère s'occupe de lui.

Par ailleurs, l'enfant reste vif et éveillé : l'examen médical attentif ne détecte aucune anomalie, en dehors parfois d'un léger tassement de la courbe de poids.

Une cause identifiée : un conflit autour du repas

L'anorexie psychologique du nourrisson résulte toujours de la même erreur : on a forcé l'enfant à manger alors qu'il n'avait pas faim.

Anorexie du nourrisson : situations de déclenchement

Plusieurs situations initiales sont possibles, voici les plus fréquentes :

  • le nourrisson est depuis toujours un petit mangeur qui ne parvient pas à finir son biberon ou son assiette de purée carottes/haricots verts comme l'exige sa maman,
  • l'appétit du nourrisson diminue pendant quelques jours à cause d'une infection ou d'une sortie de dents et les parents ne comprennent pas ce changement provisoire,
  • l'enfant n'aime pas les introductions d'aliments ou des horaires nouveaux et préférerait continuer à boire son lait comme avant,
  • les parents trop rigides se sentent obligés de suivre les prescriptions du médecin, du pédiatre, des livres de puériculture ou des forums internet sur la diversification alimentaire.

Un durcissement des 2 côtés : le mécanisme

Plus l'enfant refuse de manger, plus la mère insiste : murée dans son autorité ou son angoisse, elle veut le contraindre.

Le conflit s'aggrave :

  • jusqu'au refus total de manger,
  • ou jusqu'à l'apparition de vomissements volontairement provoqués par le bébé après un repas forcé.

Nourrir son enfant étant la première fonction supposée d'une « bonne mère » :

  • celle-ci se sent atteinte dans une fonction primitive essentielle et vexée de ne pas voir l'enfant reconnaître ce geste d'amour avec lequel elle a préparé son repas,
  • affirmer son autorité ou être reconnue comme une «bonne mère» devient pour elle une priorité obsédante.

L'enfant perçoit parfaitement la contrainte qu'on veut lui imposer et les réactions que sa résistance provoque.

Refuser de manger et sa manière à lui de dire qu'il existe, comme une réponse de légitime défense par rapport à la contrainte.

Résoudre le conflit pour stopper l'anorexie du nourrisson

Il faut absolument résoudre le conflit pour régler le problème de l'anorexie.

La solution ne peut venir que de consultations auprès d'un médecin ou d'un psychothérapeute spécialisé dans les troubles du comportement alimentaire

Le but du traitement est simplement de restaurer un lien équilibré entre les parents et l'enfant.

Les parents doivent apprendre :

  • à désinvestir le repas de toute valeur affective superflue,
  • et à considérer leur nourrisson comme un individu à part entière, avec ses désirs et des déplaisirs et non comme un petit animal sans cervelle.

L'idéal est de consulter le plus vite possible, sans fausse honte ou pudeur inutile : moins le conflit a le temps de s'installer, plus il est facile à résoudre.

Après 2 ans : le refus de manger à table

À partir de 2 ans et l'arrivée de la période du « non », le refus de manger à table peut devenir un mode d'expression habituel du jeune enfant :

  • cela ne l'empêche pas de grignoter largement et de se gaver de lait ou de boissons sucrées en dehors des repas,
  • il avance les prétextes les plus divers pour ne pas manger le plat servi (je n'aime pas ça, je veux des frites, je n'ai pas faim, etc.),
  • sa courbe de croissance reste strictement normale.

Les parents doivent savoir supprimer grignotages et boissons sucrées, mais aussi accepter de passer au plat suivant sans remplacer le plat refusé.

Il est rare que la situation dure longtemps quand l'enfant a faim !

Ces pros peuvent vous aider