Alimentation des nourrissons

Sommaire

Allaitement d'un bébé

L'alimentation des nourrissons est une alimentation spécifique tout comme celle des enfants en bas âge, des adolescents, des adultes, des seniors et celle des personnes âgées. En effet, un nourrisson est un petit être dont tous les organes et tissus sont en pleine croissance. Les besoins nutritionnels sont donc particuliers et élevés.

Définition de l'alimentation des nourrissons

Dans le langage courant, un nourrisson est un bébé de la naissance à ses 3 mois. En termes d'alimentation, cela correspond à l'alimentation des 12 premiers mois de vie. Elle doit répondre aux objectifs suivants :

  • Permettre la croissance staturo-pondérale, surveillée à l'aide des courbes de croissance et des courbes de corpulence.
  • Être adaptée à l'absence de dents et donc de mastication.
  • Respecter les fonctions digestives immatures de l'organisme : les systèmes enzymatiques digestifs et les différentes sécrétions digestives ne sont pas tous matures à la naissance et se développent progressivement au cours de la première année de vie.
  • Respecter les fonctions rénales immatures.
  • Respecter les fonctions immunitaires immatures : la flore bactérienne colique et les systèmes immunitaires présents dans le tube digestif ne sont pas suffisamment développés.

Bon à savoir : le site internet 1000-premiers-jours.fr accompagne les nouveaux parents. Ceux-ci pourront y trouver les réponses aux questions qu’ils sont susceptibles de se poser pour accueillir leur bébé, le nourrir et s'en occuper.

Les besoins alimentaires du nourrisson

Voici un tableau récapitulatif des besoins auxquels doit répondre l'alimentation du nourrisson :

 

Recommandations

Rôle

Énergie

115 kcal/kg/jour

Répondre au métabolisme de base élevée du fait de la croissance.

Protéines

10 g/jour

Besoin de croissance et d'entretien.

Graisses

Jusqu'à 50 % de l'apport énergétique total de la journée.

Développement psychomoteur : développement et maturation du système nerveux central.

Glucides

Complément énergétique de la ration

  • Source d'énergie.
  • Le sucre de table est à éviter absolument, de même que les produits en contenant : néfaste pour la santé, c'est une étape charnière qui ne doit pas stimuler son appétence pour cette substance.

Eau

  • Naissance à 3 mois : 150 ml/kg/jour.
  • De 3 à 6 mois : 125 ml/kg/jour.
  • De 6 à 12 mois : 100 ml/kg/jour.

Attention : à majorer en cas de forte chaleur, de fièvre, de diarrhée.

Éviter le risque de déshydratation.

Calcium

  • Jusqu'à 6 mois 400 mg/jour.
  • De 6 à 12 mois : 500 mg/jour.

Très important pour la croissance des os.

Fer

6 à 10 mg/jour

  • Développement du volume sanguin.
  • Risque de carence en fer important.

Fluor

Supplémentation selon la richesse des eaux de la région.

Prévention des caries

Vitamine D

20 à 25 ug/jour

  • Complémentation systématique.
  • Pour bien utiliser le calcium.

Vitamine C

50 mg/jour

  • Antioxydante.
  • Stimulatrice du système immunitaire.

Vitamine K

5 à 10 ug

Antihémorragique

Les sources alimentaires du nourrisson

Elles tiennent compte de l'immaturité des fonctions, des risques de fausse route (la texture des aliments doit être adaptée) et des risques d'allergie alimentaire.

Alimentation liquide

L'alimentation est exclusivement lactée dans les premiers mois de vie (en moyenne durant les 6 premiers mois). La règle d'Appert est appliquée pour déterminer la quantité de lait :

Volume de lait par jour (en ml)/10 + 250.

Le lait maternel est le lait le plus indiqué car le plus adapté aux besoins nutritionnels du nourrisson. Le lait évolue et répond exactement aux besoins de l'enfant au moment de la tétée. Pour cette dernière raison, les mamans qui tirent leur lait à l'aide d'un tire-lait et le congèlent, doivent le proposer rapidement au bébé. Trop attendre, reviendrait à lui donner un lait qui ne correspond plus à ses besoins.

Le lait maternisé est le lait en boîte qui s'achète en pharmacie ou au rayon bébé du supermarché. Il est étudié pour convenir au mieux aux besoins du nourrisson et est une bonne solution pour les femmes qui ne peuvent ou ne souhaitent pas opter pour l'allaitement. En revanche, le nourrisson aura une expérience plus limitée des nouveaux goûts.

Bon à savoir : chez les nourrissons allaités par leur mère, la découverte des goûts commencée in utero se poursuit, et la mère doit veiller à avoir une alimentation saine et variée.

Alimentation solide

Les aliments solides sont introduits progressivement : c'est ce qu'on appelle la diversification alimentaire. Elle commence entre 4 et 6 mois et se poursuit jusqu'à l'âge de 3 ans. On introduit en petite quantité les aliments de chaque groupe alimentaire. Le lait reste toutefois l'aliment de base.

  • Évolution de la qualité des aliments : entre 4 et 6 mois on commence à introduire des aliments « complémentaires » au lait. Cela minimise le risque d'allergie alimentaire et les différents organes digestifs sont suffisamment développés. La règle : un seul aliment nouveau à la fois et dans un premier temps des aliments que la mère mangeait pendant la grossesse, car les bébés sont déjà habitués à leur goût
  • Introduire les aliments allergisants ou ceux réputés allergènes en petite quantité :
    • en cas d'allergie aux œufs, on introduit de petites quantités d’œuf bien cuit (en prohibant les œufs crus ou peu cuits),
    • dans les populations où la prévalence de l’allergie à l’arachide est élevée, on introduit l’arachide, sous une forme adaptée à l’âge.
  • Évolution de la quantité des aliments : plus l'enfant grandit, plus ses besoins sont majorés.
  • Évolution de la texture des aliments : les aliments sont d'abord mixés lisses, puis hachés, puis en morceaux tendres, jusqu'à atteindre une texture normale (de nouvelles textures peuvent être essayées à partir de 6-8 mois, soit environ 2 mois après le début de la diversification).

Bon à savoir : pour éviter les risques d'obésité infantile il faut apprendre aux enfants, dès le plus jeune âge, à aimer les fruits et les légumes (et éviter les sucres ajoutés, le sel et les sucreries) ; il faut parfois persévérer et présenter jusqu'à une dizaine de fois le même aliment avant que l'enfant finisse par l'accepter, « un bébé peut avoir besoin de temps pour l’apprécier » (par ailleurs plus un enfant se voir proposer des aliments différents, plus il acceptera d'en tester de nouveaux).

Le rythme alimentaire des nourrissons

Le rythme alimentaire moyen du nourrisson est celui-ci :

  • 6 à 8 prises en début de vie : le nombre de prise est à adapter en fonction de la quantité de lait consommé à chaque prise. Si le nourrisson prend de petites quantités de lait, il convient d'augmenter le nombre de prises. Et vice versa.
  • 5 prises alimentaires vers 3 mois. : ce chiffre est très indicatif puisqu'il est adapté en fonction du poids et de la taille du nourrisson (qui varient nettement d'un enfant à l'autre à cet âge).
  • 4 prises alimentaires vers 6 mois : c'est ce rythme que l'enfant gardera jusqu'à son adolescence.

Alimentation des nourrissons : risques de carence

Les carences alimentaires fréquentes chez les nourrissons sont :

  • les carences en fer, surtout chez les nourrissons allaités : une supplémentation est généralement prescrite ;
  • les carences en vitamine D : une supplémentation est presque systématiquement prescrite (l'Anses insiste sur le fait qu'il faut utiliser des médicaments plutôt que des compléments alimentaires enrichis en vitamine D car le risque d'un surdosage existe) ;
  • la carence en vitamine K, là aussi surtout chez le nourrisson allaité.

Une fois la diversification alimentaire commencée, il est recommandé d’ajouter systématiquement des matières grasses dans les préparations maison ou dans celles du commerce qui n’en contiennent pas (source : Santé publique France, 13 septembre 2021). En revanche, l’introduction des produits sucrés doit être réalisée le plus tard possible et de manière limitée.

Attention : aucune supplémentation ne doit être donnée sans l'avis du pédiatre.

Ces pros peuvent vous aider